samedi 9 août 2025 à 17h
Une voix communaliste au cœur des luttes et des alternatives.
Nous participerons cette année au festival Les Résistantes 2025, à travers l'intervention de Floréal M. Romero pour l'association Écologie Sociale Communaliste « L'Adventice », dans le cadre de la table ronde intitulée « Se réapproprier les moyens de production et repenser nos alternatives éco », aux côtés de plusieurs autres collectifs et intervenant·es engagé·es.
Une présence obtenue non sans insistance, puisque notre proposition initiale - celle d'un atelier autonome sur l'écologie sociale et le communalisme - n'a pas été retenue. Nous avons cependant accepté cette intégration partielle, convaincus qu'il est essentiel de faire entendre une voix réellement politique, libertaire et cohérente dans un espace qui, malgré les apparences radicales qu'il se donne, reste majoritairement réformiste par les propositions participatives qui s'en dégagent, allant du citoyennisme au municipalisme.
Luttes, alternatives… mais pour quel horizon ?
Le thème de cette table ronde soulève une question centrale : que signifie aujourd'hui "se réapproprier les moyens de production" ? Et surtout, dans quelle perspective émancipatrice ? Car s'il est salutaire de dénoncer l'emprise des multinationales, l'infrastructure capitaliste, ou la dépossession productive, encore faut-il proposer une boussole politique claire, ancrée dans l'expérience collective (donc dans l'histoire), la démocratie réelle et l'autonomie sociale.
C'est ce que nous porterons avec l'écologie sociale communaliste, qui lie de façon indissociable :
- le sens des luttes (pour une société émancipée),
- la cohérence des moyens (démocratiques, populaires, non hiérarchiques),
- et l'horizon politique (la municipalisation de l'économie, la démocratie directe, la confédération des communes libres).
Contre la dépossession et la séparation : reconstruire le commun depuis la base
La réappropriation des moyens de production ne peut se penser uniquement comme un changement de propriétaire ou de gestion. Il s'agit avant tout de rompre avec les logiques de dépossession et de séparation caractéristiques du capitalisme : séparation entre producteurs, productrices et moyens de subsistance, entre citoyens, citoyennes et pouvoir, entre humains et écosystèmes, entre activités utiles, émancipatrices et aliénantes.
À cette logique de fragmentation et de mise à distance, nous opposons la construction d'un commun politique et matériel : une réorganisation sociale fondée sur la participation directe, l'autonomie collective et la solidarité enracinée dans les territoires.
Cela implique :
- de remettre en commun les conditions matérielles de la vie (terre, eau, énergie, logement, outils de production),
- de désétatiser la décision au profit d'assemblées populaires locales souveraines,
- et de refuser le productivisme techno-capitaliste, en réorientant la technique selon des critères démocratiques, sociaux et écologiques.
Face à cela, nos alternatives ne peuvent être des îlots isolés ou des réponses symboliques, ni se contenter d'une mise en scène du conflit. Il faut construire un mouvement vivant et radical vers une réappropriation démocratique, territoriale, organisée, articulée autour de communes confédérées, d'un contrôle populaire de la production et de la technique, et d'une culture de la décision partagée.
Nous pensons que ce n'est qu'à partir de ces bases - matérielles et politiques - que peuvent émerger de véritables alternatives durables, solidaires et réellement libératrices.
Le communalisme comme projet politique intégrateur, émancipateur et internationaliste
Notre participation s'inscrit dans cette conviction : la pluralité des luttes ne suffit pas si elle reste fragmentée, dépolitisée ou sans horizon. Ce que nous portons, c'est un projet politique radicalement démocratique, profondément émancipateur, qui ne confie pas le pouvoir à une minorité (qu'elle soit élue ou autoproclamée), mais qui vise à le répartir et l'exercer collectivement depuis les assemblées de quartier, les coopératives autogérées, les conseils populaires.
Le communalisme propose une boussole claire pour l'action : une transformation sociale depuis les territoires, par la mise en place de communes libres, confédérées, écologiquement responsables, capables de reprendre en main la production, l'organisation sociale, et la vie collective, tout en refusant la centralisation étatique et les logiques capitalistes globales.
Il s'agit d'un projet intégrateur, au sens où il relie écologie, non-hiérarchie, démocratie, économie morale (voire non-économie ?), culture et justice sociale dans une ou des architectures cohérentes -une pluralité et une diversité de mondes non-capitalistes partageant un horizon commun.
C'est en cela qu'il est aussi internationaliste, car les luttes pour la réappropriation du pouvoir par les peuples ne s'arrêtent pas aux frontières : elles dialoguent, se relient, s'enrichissent mutuellement - des communes zapatistes au Rojava, des communautés andines aux quartiers populaires d'Europe.
Dans un festival où dominent encore les logiques d'alternatives compatibles avec les institutions et les ONG, nous souhaitons être ce poil à gratter qui questionne les évidences, qui relie les luttes à un projet d'émancipation globale : non pas seulement contre, mais hors et au-delà du système capitaliste et étatique.
Une invitation à penser ensemble
Nous n'avons pas de certitudes figées, mais une pratique de l'intelligence collective, critique, et une volonté de dialogue radical, c'est-à-dire qui ose aller à la racine des problèmes - y compris dans les mouvements eux-mêmes.
Notre intervention sera une contribution parmi d'autres. Mais nous l'espérons comme un moment de clarification et de relance : pour penser enfin l'écologie politique comme une écologie de la liberté, pour construire ensemble non seulement des résistances, mais des communes libres.
Retrouvez-nous aux Résistantes 2025, samedi 9 août, lors de la table ronde « Se réapproprier les moyens de production et repenser nos alternatives éco ». de 17H à 19H - 📍Chapiteau Anne Sylvestre
👉 Pour aller plus loin, retrouvez nos textes, réflexions, analyses et publications sur notre site Atelier dont notamment la Feuille de route du Réseau ESC
Relayé ici par TerKo membre sarthois de l'ESC « L'Adventice »
Source : https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/202…
Source : message reçu le 25 juillet 11h