mercredi 30 avril 2025 à 20h
Ciné-débat "De la guerre froide à la guerre verte"
À la frontière du Paraguay et du Brésil, la violence politique d'hier nourrit la destruction écologique d'aujourd'hui. De la guerre froide à la guerre verte, documentaire réalisé par Anna Recalde Miranda, dévoile les liens entre l'opération Condor et l'essor de l'agro-industrie en Amérique latine.
« La frontière entre le Paraguay et le Brésil est devenue un désert vert. C'est le lieu d'origine de la république du soja, le berceau de l'agro-industrie mondiale. L'horizon est une ligne sans fin qui unit le passé et le présent. Un passé dicté par la violence politique de l'opération Condor et un présent marqué par les assassinats des défenseurs de la terre. »
Mené comme un film d'espionnage, De la guerre froide à la guerre verte, le documentaire révèle les rouages de l'opération CONDOR : une vaste campagne d'assassinats et de lutte anti-guérilla orchestrée par les régimes dictatoriaux du Chili, de l'Argentine, de la Bolivie, du Brésil, du Paraguay et de l'Uruguay, avec le soutien tacite des États-Unis au milieu des années 1970. Plus de quarante ans après la fin de la guerre froide, le film met en lumière comment cette répression transnationale a jeté les bases d'un modèle écocide agro-industriel, aujourd'hui en plein essor en Amérique latine. À la frontière entre le Brésil et le Paraguay, les grands propriétaires terriens imposent leur loi : accaparement des terres, pollution agricole massive, création d'une police privée… Toujours au détriment des communautés locales.
À travers ce documentaire, on rencontre Martin Almada, avocat et fervent défenseur des droits humains, lui-même torturé, qui a découvert et ouvert les archives de la terreur au Paraguay. Mais également Pierre Abramovici, journaliste d'investigation qui n'a de cesse de documenter la dictature. Il fut d'ailleurs le premier en France à parler de l'opération CONDOR.
Aujourd'hui encore, chercheurEs, sociologues et défenseurEs des droits environnementaux risquent leur vie pour faire la lumière sur ce « passé qui ne semble pas passer » et bâtir un avenir plus juste.
Notre mouvement partenaire du film organise à la fin de la projection un débat d'une heure environ sur les thèmes évoqués.
Nous remercions l'association Cinémamers qui contribue à la projection du documentaire et à l'organisation matérielle du débat.
Source : message reçu le 22 avril 10h