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vendredi 28 mai 2021 à 18h

Célébrons la Commune, une expérience à ne pas oublier

Cette année marque le 150e anniversaire de la Commune de Paris. En 1871, le peuple de Paris se battait héroïquement pour un avenir meilleur. La bourgeoisie l'écrasa dans le sang.

Morte, la Commune ? Non, cent cinquante ans plus tard, le combat des communardes et communards n'est pas tombé dans l'oubli, et il nourrit encore nos espoirs révolutionnaires. La Commune fait plus que jamais l'enjeu d'une bataille mémorielle dans laquelle se confrontent diverses interprétations. Et nous entendons bien ne point l'enterrer dans une fausse Commune, écrite par les vainqueurs et les serviteurs et complices d'une classe capitaliste qui cherche à concentrer tous les pouvoirs entre ses mains !

C'est sans doute dans l'évolution du processus révolutionnaire que nous trouvons les enseignements les plus utiles de 1871. Alors que le Conseil de la Commune était dominé par des idées néojacobines, selon lesquelles prolétariat et bourgeoisie faisaient ensemble une révolution politique, les questions sociales ont été imposées par l'action des classes populaires, organisées en comités de vigilance, clubs révolutionnaires (qui investissent les églises), ou garde nationale. Le comité de vigilance du XVIIIe arrondissement, présidé par Louise Michel, exige de la mairie la réquisition des logements vides et des ressources abandonnées, la fermeture des lieux d'enfermement féminins (maisons closes ou établissements religieux), le recensement des indigents, etc.

Si la propriété privée n'est pas directement remise en cause, elle se voit imposer des limites. Le Conseil de la Commune autorise la récupération, sous forme de coopératives ouvrières, des ateliers abandonnés par leurs patrons.

Après 72 jours de lutte et de rénovation sociale, la Commune de Paris expire le 28 mai 1871 au terme d'une semaine de déchaînement militaire et de massacres qui laisse entre 20 000 et 30 000 morts parmi les communardes et communards, d'où son surnom de « semaine sanglante ». Mais la vie de la Commune ne s'arrête pas là ! Dernière grande révolution du XIXe siècle, prémisse des révolutions du XXe siècle, elle constitue une expérience déterminante pour les différents courants du mouvement ouvrier autant qu'un avertissement pour les classes possédantes.

Environ 400 sarthois et sarthoises ont été impliqué.es dans la Commune et y ont défendu les idées et les valeurs qui continuent aujourd'hui à nous animer. C'est cet héritage commun du mouvement ouvrier que nous souhaitons célébrer par une déambulation dans les rues du Mans, qui partira de la Préfecture (place Aristide Briant) vers la place des Jacobins. Nous rendrons la visibilité aux communardes et aux communards dans l'espace public, en renommant certaines des rues du centre-ville.

Source : message reçu le 22 mai 12h